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Dictionnaire intégré, mots et expressions en violet.
– PSYCHOSOCIOLOGIE
DE LA MORT.
Article rédigé par Olivier GEHIN paru dans Funéraire Magazine.
Annick BARRAU possède les qualités pédagogiques qui lui ont permis d’être reconnue dans le mouvement thanatologique et bien au-delà. Aujourd’hui, cette dernière compte à son actif de nombreuses collaborations et communications, avec les secteurs d’activités universitaires, médicaux et funéraires.
A l’heure du repositionnement de la filière funéraire dans l’esprit du grand public les travaux d’Annick BARRAU apparaissent très précieux à l’entrepreneur de pompes funèbres.
La thanatologue insiste sur l’importance du rituel dans le convoi funéraire. Par rite, elle entend l’ensemble des règles de conduites qui prescrivent comment l’homme doit se comporter avec les choses sacrées. Or, le rituel funéraire est une partie très importante dans tout système religieux. La mort de l’individu interpelle ses proches ainsi que les groupes sociaux concernés par la vie du défunt. L’entrepreneur de pompes funèbres est donc appelé à intervenir dans un ensemble de rites qui ont pour but une efficacité sur le trouble qu’engendre la disparition d’un être humain.
Jusqu’ici tout le monde s’y attend.
Annick BARRAU, nous apporte une information complémentaire portant essentiellement sur les moyens à mettre en oeuvre. Selon elle, le rituel emprunte sa dynamique à deux méhodes constantes dans le convoi funéraire : le mimétisme et la répétition.
Le mimétisme est une sorte de résonance mettant en adéquation les gestes rituels avec la chose ambiante. Une cérémonie funéraire prend en considération l’environnement particulier de tout décès et situe le défunt par rapport au monde des vivants et son entrée dans l’au-delà.
La création toute entière est prise à témoin de l’événement "mort" et entre en participation dans le passage de l’individu de la sphère des vivants au monde inconnu des défunts.
La répétition est une force thérapeutique qui, pour l’essentiel, situe l’événement inquiétant de la disparition d’un être cher dans un ensemble bien répertorié de règles.
La répétivité de celles-ci rassure les vivants en ramenant l’événement "mort" dans le cadre d’une situation ayant déjà eu des précédents. Cette répétition acquiert alors une force, une sorte de charge énergique qui permet aux survivants la réduction de l’anxiété provoquée par le deuil. Le convoi funéraire est ainsi une mise en scène obéissant à un ensemble de règles contraignantes, mais aussi sérénisantes.
On peut donc définir le rituel funéraire comme un mode de défense.
EFSSM – SCIENCES HUMAINES DE LA MORT. Page. 1